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V.


Des messages l’apostoile Adrien au roi Loys que il rendist le roiaume Lothaire à son neveu Loys ; du contenz le roi Loys et des fiuz, et des messages l’apostoile Adrien au roi Kalle, et comment il envoia joiaus à l’église de Rome ; comment il prist Viene et des desloiautez Kallemanne son fil.

Li rois Loys qui à Es fu retornez n’estoit pas encores bien gariz de la bleceure de sa jambe que il prist quant il chai du solier, si comme l’estoire a devant conté[1]. Pour ce que il ne povoit pas bien endurer les cures des cerurgiens, et pour ce que la bleceure tornoit à puor et à porreture, se fist-il trenchier tout hors toute la maladie[2] ; si en demora plus longuement en la vile que il ne cuida, car il acoucha du tout au lit, et fu ausi comme prés de la mort.

En ce tens, vindrent à Es li message l’apostoile Adrien et Loys l’empereor. Li message l’Apostoile[3]

    ce que il lui plut », voulant traduire cette phrase des Annales de Saint-Bertin : « partem ipsius regni quam accepit, sicut placuit sibi, divisit ».

  1. Voir ci-dessus, p. 190.
  2. Latin « computrescentem carnem », c’est-à-dire les chairs en putréfaction.
  3. Les envoyés du pape étaient au nombre de quatre, ainsi qu’il ressort d’une lettre adressée le 27 juin 870 à Louis le Germanique par Adrien II, par laquelle il les lui recommande : « Postremo magnopere commonemus ut hos Apostolatus nostri præcipuos missos, Johannem videlicet atque Petrum, seu Wibbodum et Johannem reverendos episcopos, necnon et Petrum religiosum presbyterum cardinis nostri, dilectumque nostrum familiarum, pro Principum Apostolorum ab omnibus præferenda