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mière partie, les années 741-814 et 814-829 ne sont que la transcription, avec quelques additions, des Annales Laurissenses et de la continuation dite d’Éginhard[1]. Le reste de l’ouvrage jusqu’en 835 est l’œuvre d’un anonyme, qui, partisan de Louis le Débonnaire, habita le nord de l’Empire, probablement la Belgique actuelle, et semble contemporain des événements.

La deuxième partie (835-861) est l’œuvre de saint Prudence, évêque de Troyes. Prudence, dit Galindo, d’origine espagnole, mourut évêque de Troyes en 861. Il a laissé dans sa chronique un récit très exact et généralement très impartial des événements survenus pendant les dernières années de Louis le Débonnaire et sous ses successeurs immédiats, non seulement en France et en Allemagne, mais souvent aussi en Espagne et en Italie. Écrite dans un latin correct et parfois élégant, elle est très précieuse pour cette période.

Hincmar, archevêque de Reims, qui avait corrigé au moins certains passages de l’œuvre de Prudence, est l’auteur de la troisième partie des Annales de Saint-Bertin comprenant les années 861 à 882. Partisan de Charles le Chauve, il a laissé dans cette dernière partie une chronique officielle du gouvernement royal jointe à une sorte de journal de sa vie et de ses œuvres. Écrite,

    pénultième partie et Hincmar de Reims auteur de la dernière, dans Dissertations sur l’histoire ecclésiastique et civile de Paris, suivies de plusieurs éclaircissemens sur l’histoire de France. Paris, 1739, p. 432-499.

  1. Dans son édition des Annales de Saint-Bertin (Monumenta Germaniæ historica, Scriptores, t. I, p. 423-515), Pertz ne donne pas la partie antérieure à 830, mais renvoie à son édition des Annales Laurissenses et de la continuation d’Éginhard (Ibid., p. 134-218), dans laquelle il ajoute en note les quelques additions fournies par les Annales de Saint-Bertin.