que memoire d’ome ne recorde mie que il eust ainques en France si grant occision de crestiens.
[1]A la parfin, si comme Diex le vout, orent François victoire de leur anemis ; de cele occision eschapa Lothaires et Loys[2], ses freres, et s’enfui Lothaires jusques à Es la Chapelle,[3]et li rois Kalles rapareilla son ost et les sui jusques à Es, et le chaça hors de la vile, et cil prist sa fame et ses enfanz et s’enfui toz jors devant lui jusques à Lyons, et puis jusques à Viene. Là se rapareilla et reçut ses genz et Loys son frere. D’une part et d’autre estoient les oz. Mais avant que il assemblassent derechief à bataille, corurent tant messages d’une part et d’autre que il firent assembler les iii freres à parlement en une ysle du Rone[4]. A ce s’acorderent à la parfin, que touz li empires seroit devisez en iii parties et s’entendroit chascuns apaiez[5] de sa partie.
Lothaires s’en retorna en la soveraine France[6] qui est li roiaumes d’Austrasie, et Loys à la seue partie, et Kalles retorna en France. Mais aucunes croniques[7],
- ↑ Historia regum Francorum.
- ↑ Lothaire seul s’enfuit, car Louis, combattant avec Charles le Chauve, fut un des vainqueurs de cette bataille.
- ↑ Adonis archiepiscopi Viennensis chronicon (Mon. Germ. hist., Scriptores, t. II, p. 322, et Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. VII, p. 54).
- ↑ Adon (Ibid.) dit dans une île de la Seine, « in insulam quamdam Sequanæ veniunt ».
- ↑ Apaiez, satisfait.
- ↑ On a dans le texte d’Adon : « in superiorem Franciam revertitur ».
- ↑ C’est sans doute aux Annales de Saint-Bertin que les Grandes Chroniques font allusion. D’après elles (année 841), Lothaire, pour se concilier les Saxons, leur aurait permis de retourner au paganisme.