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cuidoie que morte fust, il m’estrainst la main delez l’autel et jeta le roulet tout belement en un saquelet devant moi, si que nus ne l’aperçut. Quant la messe fu chantée et il furent tuit hors issu, je pris ce roulet et commença à lire. Lors, vi bien que ma fame n’estoit pas morte et que mes fiuz n’avoit nul mal et que pluseur des barons[1] se repentoient moult de ce que il avoient fausé vers moi et que il m’avoient ainques relenqui[2]. Et vi après que il s’apareilloient durement par armes que je fusse restabliz, et tant amenda ma besoigne de jor en jor par les merites des glorieus confessors que il parfirent bien ce que il avoient commancié, si com il parut en la fin ».


XIX.
De la repentance des barons qui contre lui furent ; de fause cautele des traiteurs ; coment Lothaires l’enmena à Es la Chapelle ; comment li baron s’alierent pour lui delivrer et comment il le laissa à Saint Denys et s’enfui à Vienne, et de maintes autres choses.

[3]La saisons fu ja si avant passée que li septembres aprocha. Entor les kalendes d’octovre, repaira Lothaires à Soisons, son pere prist qui en l’abbaïe de

    exemtam rebus credebam, offerram. » Mabillon, dans les Acta Sanctorum Ordinis Sancti Benedicti, sæc iv, pars i, p. 408, note b, ajoute en note : « Hinc intelligitur viguisse etiam tum morem penes laïcos offerendi hostias in missa consecrandas. »

  1. Le latin dit seulement : « perplures jamque pœniteri ».
  2. Relenqui, abandonné, latin : « quod taliter fidem ruperint et a me discesserint ».
  3. Vita Hludowici imperatoris, chap. xlviii.