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Lors les baisa et les sui jusques en leur tentes. Tout maintenant li fu sa fame ostée et menée à la tente Loys, et Lothaires fist mener lui et Challot son petit fil en sa herberge, et commanda que il fust bien gardez. Li traiteur pristrent les sairemenz du pople et partirent l’empire en iii parties aus iii freres.

Looys prist la roine Judith et l’envoia derechief en essil en Ythalie, en i cité qui a non Tartone[1]. Li apostoiles Georges[2], qui presenz estoit là, commença à plorer quand il vit que les choses estoient ensi menées et s’en retorna à Romme.

Atant se departirent li dui frere ; Looys s’en ala en Baiviere et Pepins en Aquitaine. Lothaires prist le pere et le fil et les fist mener en loing de lui, privéement, à chevaucheors armez qui touz jors les gardoient. A une vile vint qui a non Mellangi[3]. Là demora un poi pour ordener d’aucunes besoignes. Au pople qui ovec lui estoit dona congié et fist crier parlement à Compigne. Par le païs de Vouge trespassa et par une abeïe qui a non Maumostier[4], et s’en ala droit à Mez. De là s’en ala à Verdun, et puis retorna en France ; en la cité de Soisons s’en ala et laissa là son pere en estroite prison, en l’abbeïe Saint Maart, et commanda que il fust estroitement gardez et Challot, son petit fil, fist-il ausi garder[5]. Mais, toutes voies, commanda-il pas que

  1. Tortone, Italie, prov. d’Alexandrie.
  2. Il faut Grégoire.
  3. « Merlegium villa », auj. Marlenheim, Bas-Rhin, arr. de Strasbourg, cant. de Wasselonne.
  4. « Mauri monasterium ». Maurmünster, auj. Marmoutier, Bas-Rhin, arr. de Saverne, ch.-l. de cant.
  5. C’est au monastère de Prüm (auj. Prusse rhénane, district de Trèves) que Charles fut enfermé (Vita Hludowici imperatoris).