Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 4.djvu/126

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ja s’apareilloient pour corre par la terre qui est delà le flum d’Albe. Mais ces noveles que l’on contoit ensi n’estoient pas vraies. Tenuz fu li parlemenz[1], et fu là ordené des besoignes au commun pourfit dou païs. Après ce parlement, se parti de cort Pepins[2] et s’en ala en Lombardie.


XVI.
Comment li empereres s’aperçut de traïson que li sien maismes li bastissoient, et comment il esmurent son fil maismes contre lui ; comment il le cuiderent prendre, et puis comment li empereres les fist metre en prison.

En ce parlement, s’aperçut premierement li empereres de la traïson de ceus à cui il avoit les cors et la vie pardonée, et sot certainement que la traïson et la conspiration que il bastissoient contremontoit[3] et seurprenoit ausi comme chancres, et que li traiteur s’en aloient cerchant et fironant[4] à chascun pour esmovoir les cuers de ses barons contre lui. Pour ce, vot se garnir ausi comme d’une tor et d’une defense contre leur malice, car il fist le conte Berart[5] chamberier et

  1. « Mains dons y reçupt l’emperiere et moult diligemment en lui mesmes pensa comment des choses qui au parlement avoient traittiées, seroit au proufit du pueple par le conseil des assistans ordené » (royal ms. 16 G VI, fol. 203, en note).
  2. Il faut Lothaire et non Pépin : « Lotharium in Italiam dimisit » (Vita Hludowici pii ; cf. Annales). L’erreur a été corrigée dans le 16 G VI, fol. 203, où l’on mit Lohtaire en place de Pépin.
  3. Contremontoit, gagnait.
  4. Fironant, agissant en cachette.
  5. Bernard, comte de Barcelone, était fils de saint Guillaume,