Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 4.djvu/121

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plus sages homes de ce tens, envoia lors à Rome et empetra les cors de ii glorieus martyrs, saint Pere et saint Marcellin. En France les fist aporter à ses propres despens et les fist metre en l’eglise Saint Mahart de Soisons[1], là meismes où il ot ausi fait aporter le cors saint Gregoire[2], si come l’estoire a là desus dit. Maintes miracles i demonstra puis Nostres Sires par les merites des cors sainz.

[3]Ou moys d’octovre[4] qui après vint, tint li empereres parlement à Es la Chapele. Certainement sot que la besogne de la marche d’Espagne, où il ot envoié ses genz contre Azon le desloial, ot esté mauvesement et pereceusement faite par la négligence des chevetains de l’ost[5]. Ceus par cui defaut ce fu ensi avenu, ne vot autrement pugnir mais que il les osta de l’onor où il les avoit mis et de leur offices. Baudric, le duc d’Aquilée, osta de la duchée[6], car il sot certainement que li Bulgre avoient gastée toute cele region par son

    Étude sur Einhard et sa vie politique de 827 à 834, dans Bibliothèque de l’École des Hautes-Études.

  1. Dans le texte latin, on ne désigne aucune ville ; on a seulement : « In Frantiam fecit transvehi ; et valde decenter in proprio territorio propriisque sumptibus recondidit. »
  2. Il faut lire : saint Sébastien.
  3. Vita Hludowici imperatoris, chap. xlii.
  4. Il faut lire février, on a dans le latin « mense Februario ».
  5. « Et quant il fu par certainnes personnes de foy dignes enfourmez que s’estoit par la negligence de ceulz que par delà avoit envoiez pour le païs garder et par leur peresce » (royal ms. 16 G VI, fol. 202, en note).
  6. Les Grandes Chroniques ont traduit littéralement l’Astronome : « pulsus est ducatu ». Éginhard, Annales, année 827, dit qu’il fut privé de toute charge : « honoribus quos habebat privatus ».