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terres et leur chastiaus de l’empereor, s’enfuissent et guerpisissent le païs, et pluseur s’en tornerent à force contre leur segneur et s’alierent à li. De ceus, fu li i Guillelmonz li fiuz Bere[1] et pluseur autre. Pour sa terre donques defendre et pour sa gent doner esperance, ordena li empereres de ceste besoigne. Doneet, Eliscar et le conte Hildebran[2] envoia devant et leur commanda que il preissent en leur aide les Gociens et les Espengnous, et meesmement le conte de Barcinone[3] qui son païs defendoit vertueusement. Et quant Azons sot ce, il requit derechief secors des Sarrazins et fist tant que il ot en s’aide un roi sarrazin qui Amarvens avoit non[4]. Jusques à Sarragoce degasterent tout le païs, et puis jusques à Barcinone. Après les premiers que li rois ot là envoiez, i envoia-il Pepin son fil, le roi d’Aquitaine, et ii contes de son palais, Hue et Manfroy[5]. Mais i demorerent tant et chevauchierent si lentement, que cil orent gastée Barcinone et la contrée de Gyronde[6] avant que il venissent là. Un poi de tens avant que ce avenist, furent veu signe en l’air, ausi comme batailles de chevaliers armez resplendissanz de feu, et ausi comme toutes taintes et soilliées de sanc humain.

  1. « Willemundus, Beræ filius. »
  2. « Elisachar abbatem et Hildebrandum comitem, necnon et Donatum. » D’après un capitulaire de 822, Donat était comte de la province de Sens (Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. VI, p. 435, § 25).
  3. Bernard.
  4. D’après les Annales d’Éginhard, année 827, Aïzon demanda des secours à Abd-Alrahman qui lui envoya un de ses parents qu’elles nomment Abumarvan : Obeyd-Allah, suivant Reinaud (Invasions des Sarrazins en France, p. 133).
  5. « Missos ex latere suo, Hugonem et Mathfridum comites. »
  6. Gyronde, auj. Girone.