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de toutes les nations qui delà le Rim obeissent ou roiaume de France. Ovec les princes dou païs ordena en ce parlement de toutes les choses qui apartenoient au porfit de la terre. En ce parlement, oï et congea ii manieres de messages, des Normanz et des Avares[1], qui or sont apelé Hongre, si com aucun volent dire. Dons et presenz aportoient et requeroient renovelement de pais et d’aliances. En cele vile demora li empereres tout cel yver, et i fist rapareillier et faire de novele ovre aucuns noviaux edifices qui pour le tens d’yver li estoient porfitable.

[2]Quant ce vint au noviau tens, droit ou moys de may, si fist asembler i parlement[3], avant que il s’en partist, des François austrasiens et des Saines, et des autres nations qui à ces parties marchissent. En ce parlement vint à fin la guerre de ii freres qui entr’iaus estoit pour i roiaume. Millequast et Ceadranes[4] estoient nommé, gentilhome estoient durement et orent esté fil le roi Leubi qui out esté occis en une bataille contre les Abrodites. Si estoit pour ce li contenz, que li poples s’acordoit à Ceadrane le plus joune et non pas à Millequast l’ainzné, pour ce que il estoit, si com il disoient,

  1. En dehors des Normands et des Avares, Éginhard (Annales, année 822) énumère un grand nombre de peuplades qui envoyèrent des messages à l’empereur : « In quo conventu omnium orientalium Sclavorum, id est Abodritorum, Soraborum, Wiltzorum, Beheimorum, Marvanorum Prædenecentorum et in Pannonia residentium Avarum legationes cum muneribus ad se directas audivit. »
  2. Vita Hludowici imperatoris, chap. xxxvi.
  3. Dans la même ville ; c’est-à-dire à Francfort.
  4. L’Astronome et Éginhard (Annales, année 823) nomment ces personnages : Milequastus ou Milegastus et Cedeadragus ou Cealadragus.