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Rome au mandement l’apostoile Adrien, qui fu li iiiixxxiiimes apostoles ; si couroit lors li tens de l’Incarnation par dcclxxiii anz. Là celebra la sollempnité de Pasques[1] ; avant que il s’en partist, fu uns conciles celebrez de c et liii, que evesques que abbez. A ce concile fu li rois Challes presenz, là li dona li papes Adriens, par l’assent et par la confirmation de tot le concile, si grant dignité que il eust pooir d’eslire l’Apostoile et d’ordener du siege de Rome, et si le fist prince et defendeor des Romains, et que li arcevesque et li evesque entrassent en possession de lor sieges par lui, et se il i entroient par autrui sanz son gré et sanz son los, que il ne peust estre de nului sacrez et que li rois peust sesir leur biens à ceus qui de ce seroient rebelle et il n’en venoient à amendement. A la parfin conferma ce privilege en tel maniere que il escommenia, de l’auctorité Saint Pere, toz ceus qui encontre ce decret iroient.

[2]Après ce concile retorna li rois à son ost et prist la

  1. Charlemagne quitta, en effet, le siège de Pavie en 773 pour venir à Rome célébrer les fêtes de Pâques (voir, sur la réception qui lui fut faite, Liber Pontificalis, t. I, p. 497 et 498). Mais tout ce qui concerne le soi-disant concile est une erreur (cf. Labbe et Cossart, Sacrosancta concilia, t. VI, col. 1799 et 1800). L’auteur des Grandes Chroniques puisa ce qui est relatif à ce concile non dans le manuscrit latin 5925 de la Bibliothèque nationale, qui n’y fait pas allusion (voir fol. 96), mais dans des additions faites à Sigebert de Gembloux, que Pertz, dans l’édition de ce chroniqueur, a classées dans l'Auctorium Aquicinense, Anchin, près de Douai (voir Monumenta Germaniæ historica, t. VI, p. 393, année 773. Cf. Historia de fundatione monasterii Casauriensis, dans F. Duchesne, Historiæ Francorum scriptores, t. III, p. 544).
  2. Annales d’Éginhard, année 774.