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l’eglise Saint Denis en France, delez le roi Pepin son pere[1] ; et li rois Challes mut pour recevoir tot le roiaume. En une ville qui a non Carbonac[2] vint, là atendi les barons et les prelaz du roiaume, homage et feuté li firent ausi come il avoient fait son frere ; car la roine qui fame ot esté son frere, ele et si fil et une partie des barons s’en estoient alé en Lombardie. Mais li rois n’i fist pas grant force, quar il savoit bien que cele voie ne lor tendroit pas moult de porfit. La feste de Noël celebra en la vile d’Atigni[3] et cele de Pasques en une autre qui avoit non Aristalle[4].

[5]En ce tens trespassa li papes Estienes[6] ; après lui fu uns autres qui ot non Adriens.

Li rois assembla parlement de ses barons en la cité de Garmacie pour ce que il voloit ostoier en Saisoigne ; ses oz assembla et entra en la terre, tote la degasta par fou et par occision, un fort chastel prist qui avoit

  1. Cette phrase est ajoutée par l’auteur des Grandes Chroniques. D. Félibien, Histoire de l’abbaye de Saint-Denis, p. 55, dit que Carloman fut inhumé à Reims, dans l’église de Saint-Remi ; « il semble, ajoute-t-il, que ce soit par méprise que l’on ait mis le nom de Carloman sur l’un des tombeaux qu’on a rangez aux deux costez du chœur de Saint-Denys, en l’an 1264, si ce n’est que le corps de ce roy, d’abord inhumé dans l’église de Saint-Remy de Reims, ait été transféré depuis Hincmar dans celle de Saint-Denys ». Cf. Annales Mettenses, année 771, et surtout l’addition à Flodoard publiée dans Recueil des historiens des Gaules et de la France, t. V, p. 362.
  2. Carbonac, auj. Corbény, Aisne, arr. de Laon, cant. de Craonne.
  3. Attigny, Ardennes, arr. de Vouziers, ch.-l. de cant.
  4. Aristalle, auj. Herstal, Belgique, prov. de Liége.
  5. Annales d’Éginhard, année 772.
  6. Étienne III mourut le 1er février 772 ; son successeur, Adrien Ier, fut élu le jour même de la mort d’Étienne (Liber Pontificalis, éd. Duchesne, t. I, p. 486).