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parlement des barons. A Dieu et aus glorieus martyrs rendi grâces et merciz de ce que il li avoit doné force et pooir de vaincre et de confondre la gent sarrrazine. Là fist un tel establissement, que il dona toute France à l’eglise pour l’onor des martyrs, ausi come sains Pol li apostres et sains Climenz la li avoient jadis livrée pour convertir à la foi crestiene, et vot et ordena que tuit li roi de France et tuit li prelat present et avenir fussent obeissant en Nostre Seigneur au pastor de l’eglise, et que nus rois ne peust estre coronez sanz son assentement et sanz son conseil, ne evesques ordenez à la cort de Rome, ne dampné, ne receu sanz sa volenté et sanz son assent.

A la parfin, après pluseurs dons et privileges que il dona à l’eglise, establi-il et commanda que chascune persone, chiés d’ostel de tote France[1], rendist chascun an à l’eglise iiii deniers, non pas par servitute, mais par franchise, et que cil qui serf estoient devant ce

    placé par une sorte de commentaire de l’auteur des Grandes Chroniques. Dans le ms. lat. 5925, fol. 147, de la Bibliothèque nationale, après la première partie de l’interpolation se terminant à « et omnes servos qui hos nummos libenter dabant, liberos fecit », on a laissé une colonne et demie en blanc, comme si l’on avait hésité à donner alors le reste de l’interpolation. Dans la suite, on ajouta d’une autre main : « Hiis igitur devotissime sic peractis, rursum cunctis audientibus, sic ait : ut habetur in parvis cronicis », et le récit continue au verso de ce folio, non après la fin de l’interpolation, mais au début du chapitre dans lequel Turpin raconte la vision qu’il eut à la mort de Charlemagne, à ces mots : « Tunc modicum commorati, vix completo psalmo », Je n’oi pas pardit le psiaume que je avoie encommencié (voir supra, p. 291).

  1. Latin : « Unusquisque possessor uniuscuiusque domus totius Galliæ. »