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comme une des sources principales de l’histoire de ce règne[1].

Les différentes œuvres que nous venons de passer en revue forment, comme on pourra s’en rendre facilement compte, la fond de l’histoire de Charlemagne que Primat nous a retracée. C’est en elles qu’il a puisé l’ensemble des renseignements qu’il a donnés sur ce règne, et la suite du récit est composée de leur traduction. Cependant, comme certains épisodes ont été tirés d’autres sources, il sera bon également de les examiner et de signaler au moins succinctement leur valeur. Ainsi, c’est au moine de Saint-Gall que Primat emprunta ce qui concerne Alcuin et les religieux venus d’Écosse pour enseigner en France[2]. Il est probable que, s’il ne donne pas d’extraits plus étendus et plus nombreux tirés de cet auteur, c’est que déjà au xiiie siècle il était tenu en moindre estime que les travaux examinés précédemment. De nos jours, plusieurs historiens se sont efforcés de trouver dans le moine de Saint-Gall quelques traits et quelques éléments propres à éclai-

  1. La première édition de la Chronique de Turpin qui, d’après Potthast (Bibliotheca historica medii ævi, t. II, p. 1075), aurait été un des livres les plus populaires du moyen âge, fut publiée à Francfort en 1566 par Schard dans son receuil intitulé : Germanicarum rerum quatuor celebriores vetustioresque chronographi, p. 1-13. Viennent après celles de Reuber, dans son Syntagma veterum scriptorum rerum germanicarum, Francfort, 1584, p. 67 ; — de Sebastiano Ciampi, De vita Caroli Magni et Rolandi historia, Florence, 1822, in-8o ; du baron de Reiffenberg, donnée à la suite de la Chronique de Philippe Mouskes, Bruxelles, 1836, t. I, p. 489-518, dans laquelle il reproduit le texte Reuber ; — de Ferdinand Castets, Historia Karoli Magni et Rotholandi, Paris, 1880, in-8o de xii-92 p., fait partie des publications spéciales de la Société pour l’étude des langues romanes, 7e publication.
  2. P. 155 et 157.