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et meesmement pour plus granz oz asembler. Touz les rois, les princes et les dux asembla, et fist partout crier que tuit contenz fussent acordé et que ferme pais fust faite. A touz ceus que il haoit pardona son mautalent ; à ceus qui à bataille ne se pooient apareillier par povreté, dona armes et garnemenz.

Si sont ci après nomé li plus grant des princes qui ovec lui alerent en Espagne.

Li dux Rollanz, cuens du Mans et sires de Blaives[1], niez Karlemaines, fiuz de seror Berte et fiuz le duc Milon d’Angliers, conduisierres des oz et guierres des batailles ; cil i vint a iiiim combateors. Oliviers[2], cuens de Genes, fiuz le conte Renier, ausi a iiiim. Estouz, li cuens de Langres[3], a tout iiiim. Arastannes, li rois de Bretagne, i vint a tout viim, car à ce tens avoit roi en Bretagne[4]. Angeliers, li Gascons, dux d’Aquitaine, a tout iiiim[5]. Gaifiers, rois de Bordiaus, a tout iiiim. Gerins,

    être antérieur aux Grandes Chroniques, il lui est au contraire postérieur. En effet, les Grandes Chroniques, inspirées très probablement par saint Louis, ne peuvent être postérieures aux premières années du règne de Philippe le Hardi, tandis que la chronique des rois de France fut composée au début du règne de Philippe le Bel, puisqu’à la fin on parle du couronnement de ce roi en janvier 1286 (n. st.).

  1. Blaives, Blaye, Gironde.
  2. Olivier, d’après les chansons de geste, était le fils de Renier de Gênes, le neveu de Girard de Viane, le père de la belle Aude.
  3. Sur le rôle d’Estout dans les chansons de geste, voir Léon Gautier, les Épopées françaises, t. III, p. 177-179.
  4. Le texte latin est mal traduit : « Alius tamen rex tempore ipsius in Britannia erat, de quo mentio nunc ad plenum non fit. »
  5. Dans l’édition de la Chronique de Turpin de F. Castets (Turpini historia Karoli magni et Rotholandi, p. 17), ce curieux passage sur l’Aquitaine a été ajouté : « Isti erant docti omnibus armis, maxime arcubus et sagittis. Tempore istius Engeleri erat alius comes in Aquitania, scilicet in urbe Pictavorum, de quo non est modo loquendum. Hic vero Engelerus, genere gasconus, dux urbis Aquitaniæ erat, quæ scilicet urbs sita fuit infra Lemovicas et Bituricas et Pictavim, quam etiam Cæsar Augustus primus in illis oris fecit, et Aquitaniam nominavit, cui etiam urbi Bituricas, et Lemovicas et Pictavim et Sanctonas, et Engolismam cum provinciis suis subiugavit, unde tota patria illa Aquitania vocata. Hæc vero civitas, post Engeleri obitum viduata duce suo, in vastitatem vertitur, eo quod cives ipsius omnes in Runcievalle gladio obierunt, nec alios colonis habuit amplius. »