Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 3.djvu/26

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui voyait encore célébrer les Quatre-Temps vers la deuxième semaine de juin, usage qui ne fut universellement changé en Occident que sous le pontificat de Grégoire VII. Selon le même auteur, elle aurait été écrite par un moine de l’abbaye de Saint-Denis dans le but d’y attirer le plus grand nombre de pèlerins pour y vénérer les reliques qu’elle possédait et qui, disait ce moine, lui avaient été rapportées d’Aix-la-Chapelle par Charles le Chauve.

Gaston Paris[1], qui adopte en général les conclusions de l’abbé Lebeuf[2], constate en effet qu’au xiie siècle[3] l’abbaye de Saint-Denis possédait déjà ces reliques, qu’elle leur assignait cette origine et que la foire du Landit fut probablement instituée pour les montrer aux fidèles[4]. Il ne pense pas, cependant, que toute cette légende ait été écrite à Saint-Denis. D’après lui, la partie du récit où il est parlé de la translation des reliques à Saint-Denis ne serait pas de la même main que le corps de l’ouvrage[5]. Cette légende latine, écrite à Aix-la-Chapelle, aurait été remaniée à Saint-Denis vers 1070[6].

M. Ferdinand Castets[7] reconnaît aussi deux parties dans l’Iter Hierosolymitanum ou Descriptio. « La première

  1. Histoire poétique de Charlemagne, p. 55.
  2. Les conclusions de l’abbé Lebeuf sont également adoptées par Léon Gautier, Les épopées françaises, t. III, p. 285-286. Voir aussi : Romania, t. XIII (1884), p. 185-232 ; H. Morf, Étude sur la date, le caractère et l’origine de la chanson du pèlerinage de Charlemagne, en particulier p. 218 et suiv.
  3. Romania, t. IX (1880), p. 1-50 ; La chanson du pèlerinage de Charlemagne, surtout p. 29 et 30.
  4. Gaston Paris, La poésie du moyen Âge, leçons et lectures, t. I, p. 145.
  5. Gaston Paris, Histoire poétique de Charlemagne, p. 55.
  6. Gaston Paris, La poésie du moyen âge, t. I, p. 145.
  7. Revue des langues romanes, t. XXXVI (1892), p. 432 et 433.