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chartre l’empereor Costantin, que li dui ebreu aportoient, tele :

[1]« Constantin et Leons, ses fiuz, empereres et rois des parties d’Orient, mendres de touz et à paines dignes d’estres nomez empereres, au très renommé roi des parties d’Occident, Karlemainne le Grant, soit puissance et segneurie beneureusement. Amen.

« O tu, très chiers amis, Karlemainne li Granz, quant tu auras ces lettres leues, saches que je ne t’ai pas ce mandé pour defaut de cuer ; ne je ne te requier pas aide pour defaut de gent ne de chevalerie. Comme j’aie aucune foiz eu victoire des païens à mains de chevaliers et de genz que je n’ai, car je les ai boutez fors de Jerusalem que il avoient prise, ii foiz ou iii, et par vi foiz les ai-je vaincuz et chaciez de champ à l’aide Nostre Seigneur, et mainz pris et mainz occis. Que te diroie-je plus ? Il covient que tu croies certainement que tu soies amonestez par moi de Dieu, non pas par mes merites, mès par les tues à parfaire si grant besoigne.

  1. Les lettres du patriarche de Jérusalem et de l’empereur Constantin sont ainsi annoncées dans le manuscrit latin 12710, fol. 2 : « Sed sacre Constantini imperatoris et epistole patriarche una et eadem prope est sentientia », et la lettre de Constantin début ainsi : « Ayas anna bonac saa casabri milac pholi ansuau bemuni segen lamichel bercelni fade abraxion faavotium. Hoc est : Constantinus imperator et Leo filius ejus eque imperator et rex Orientalium omnium minimus et vix imperator dici dignus, Karolo Magno regi Occidentalium famosissimo fidelium, regnum et dominium et coronam utriusque feliciter. Jephet avas calabri eaa milas pholi anna bonac berceloem avellan docatahel lamieth joehet favothium », etc… ; suivent encore plusieurs lignes de ce langage imaginaire.