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salem[1], et Costantins, empereres des parties d’Orient, au très noble roi des parties d’Occident Karlemainne le Grant, puissant vainqueor et touz jors Auguste, soit empires et regnes en Nostre Seigneur. Amen.

« La grâce de la doctrine des apostres est venue jusques à nous, resplendissanz de la grant clarté de pais, et tant a espandu de grâce et de leece es cuers des bons crestiens, que il devroient touz jors loer Nostre Seigneur. Nous meesmes recognoissons bien que nous devriens especiaument regehir[2] et recognoistre plus habundanment sa grâce et sa misericorde. Moult nous esjoissons en Nostre Seigneur, selonc ce que nous avons enquis de tes mors et de tes faiz, de ce que il nous covient rendre loenges à Dieu en ta bonté et en ta pacience. De ce avient-il donques que ti travail et ti fait sont terminé et feni beneureusement, car tu aimes pais en la vertu de ton cuer. Et pour ce que tu la quiers, tu la trueves, et quant tu l’as trovée, tu la gardes en soveraine charité. Saches-tu donques, très chers sires, que li paien ont fait si très grant honte et si très grant domages à Nostre Seigneur, es parties de Jerusalem, que nus crestiens ne le devroit soufrir. Je meesmes sui jetez du siege où mesires sains Jaques fu premiers par le commandement Nostre Seigneur, et maint crestien occis et maint pris et mis en chaitivoisons. Et ce qui plus granz doleurs est, li sepulchres Nostre Seigneur ordoiez et soulliez et chauz en mains de Sarrazins. Pour tiex gries et pour semblables, nous covient man-

  1. Sous le règne de Charlemagne, il n’y eut pas de patriarche de ce nom à Jérusalem.
  2. Regehir, proclamer.