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meacle[1]. Contre la gent et la garnison de cele ysle se combatirent ; mès vaincu furent li Grec et rechacié jusques en Venise. Li maistres et li chevetains de cele navie, qui Pos[2] avoit non, metoit grant travail et grant entente envers le roi Pepin coment pais et aliance fust confermée entre les Griex et les François, ausi come se ce li eust esté enjoint. Mès il s’en parti avant que la besoigne fust à fin menée, pour ce que il aperçut que dui des dux de Venise, Vulharenes et Benooiz[3], li destorboient son propos et li apareilloient agaiz par quoi il le peussent prendre.

Endementres que ces choses avindrent en ces parties, Looys, li uns des fiuz l’empereor qui rois estoit d’Aquitaine, assembla ses oz et entra en Espagne. Une cité assist qui a non Tertouse[4] ; sor un flum siet qui est apelez Hibre. une piece du tens tint siege devant cele cité, et quant il vit que il ne la porroit prendre sanz trop lonc siege il retorna en Aquitaine.

Après ce que Cardulphes, li rois des Nordinbriens, fu restabliz en son regne par les messages l’apostoile et de l’empereor, si come l’estoire a lassus dit, lu uns de ces messages, qui avoit non Ardulphes, fu pris de galioz[5] ensi come il s’en retornoit ; mès tuit li autre

  1. Latin « Comiaclum » ; ce serait auj. Comacchio, sur l’Adriatique.
  2. Il faudrait Paul, d’après le latin « Paulus ». Le royal ms. 16 G VI, fol. 144, l’a bien ainsi donné.
  3. « Wilhareno et Beato Venetiæ ducibus. »
  4. Tertouse, auj. Tortose, Espagne, prov. de Tarragone, sur la rive gauche de l’Èbre.
  5. Galioz, pirates. Paulin Paris, n’ayant probablement pas compris ce mot, l’a supprimé dans son édition (t. II, p. 138).