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meesmes lieu, reçut et congea Daniel le message Michiel le prince de Sezile[1]. D’autre part, li vindrent mauveses noveles de Herice et de Gyrout, ii de ses chevaliers, car Gyrouz, qui prevoz estoit de Baiviere[2], ot esté occis en une bataille que il fesoit contre les Huns. Herices, li autres, qui maintes granz batailles avoit devant fornies et maintes victoires eues, ot esté entrepris et occis par les citaiens d’une cité de Liburnie qui est apelée Tharse[3]. Puis que li rois fu entrez en Saisoigne, il cercha tot le païs et donta les rebelles ; des besoignes ordena à sa volenté selonc la necessité du tens. Après retorna vers France, à Es la Chapele s’en ala pour yverner, là celebra la Nativité et la Resurrection. Là vint à li li cuens Guis, prevoz et gardes des marches de Bretaigne[4], qui en cel an meesmes avoit cerchiés totes les contrées des Bretons, entre lui et aucuns autres contes qui ovec lui furent en cele besoigne, et li aporta les armes et les nons par escrit des dux et des princes de cele contrée qui à li s’estoient rendu. Si li sembloit bien que tote cele terre

  1. Michel était patrice de Sicile : « Legatum Michaelis patricii de Sicilia. »
  2. Gerold serait le frère de la reine Hildegarde (Recueil des historiens des Gaules et de la France, t. V, p. 399). Il aurait été tué le 1er septembre 799 et son corps, rapporté de Pannonie, aurait été enseveli dans le monastère de Reichenau (voir son épitaphe dans ibid., t. V, p. 400).
  3. « Apud Tharsaticam, Liburniæ civitatem », auj. Tersatz, bourg de l’Istrie, près de Fiume.
  4. « Wido comes ac præfectus Brittanici limitis » (Éginhard). Wido, après la conquête de la Bretagne (799), garda le commandement de la marche bretonne qui embrassait alors toute la Bretagne ; il occupait encore ce poste à la mort de Charlemagne (814) (de La Borderie, Histoire de Bretagne, t. II, p. 4 à 6).