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endroit, aucunes croniques, que Nostres Syres li rendi les ieuz et la langue par miracle.

Li rois estoit ja meuz pour ostoier en Saisoigne ; ne pour ce ne lessa-il pas son erre que il avoit commencié. General parlement tint de ses barons et du pople sor le Rim, en un lieu qui a non Lippie[1]. En ses herberges se tint et atendi l’apostole Leon que il avoit mandé. Entre ces choses envoia Challot, son fil, et une partie de son ost à un lieu qui a non Albin[2], pour traitier d’aucunes besoignes aus Wisces et aus Abrodiciens et pour recevoir aucuns des Saines de Nordlinde[3]. Tandis com il atendoit son retor, vint li apostoiles Leons ; à grant honor le reçut et le retint ovec lui ne sai quanz jors. La besoigne pour qui il estoit venuz li conta. Après le fist li rois conduire à Rome par sa gent maismes et restablir en son siege[4]. Tandis come li rois demoroit encores en ce

  1. « In loco qui Lippeham vocatur » (Éginhard).
  2. « Misit interea Karolum filium suum ad Albim » (Éginhard) ; c’est-à-dire vers l’Elbe.
  3. On a, dans le texte d’Éginhard, Saxones de Nordliudis, avec les variantes Nordluidis, Nordluuis. D’après Pertz (Mon. Germ. hist., Scriptores, t. I, p. 161, note 81), ces termes synonymes de Nordliudi, Nordalbingi désigneraient les Saxons qui habitaient au delà de l’Elbe.
  4. D’après le Liber Pontificalis, t. II, p. 6, Léon III fut redemandé par les Romains et reçu par eux avec allégresse. « Qui Romani, præ nimio gaudio, suum recipientes pastorem. »