truite et son cuer esclarié de ses messages et de sa gent qui avoient esté occis, il retorna en France à Es la Chapele ; là reçut et oï les messages Helene, l’empererriz[1] de Costantinoble ; si estoient ensi nomé : Michiaus Glaglianes[2] et Theophiles[3]. L’empire governoit cele Helene, car ses fiuz Constantins avoit esté pris et avuglez[4] par ses genz meesmes pour son orguel et pour ses mauveses mors. Cil message estoient au roi venu pour requerre Sisinne[5], le frere Tharasie, le patriarche de Costantinoble, qui avoit esté pris en bataille. Volentiers fist li rois lor requeste ; si s’en retornerent atant. Après ceus vindrent autre message de par Aldefonz le roi d’Espagne, Froies et Baseliques estoient nomé ; dons et presenz li aportoient de par leur seigneur, c’est assavoir : vii Mors et vii muls à riches lorains d’or ; si les avoit conquis au prendre une cité qui a non Clisipone[6], sor une gent qui sont apelé Manubien[7] ; et tout fussent-il envoié pour dons, si sem-
- ↑ « Legatos Herenæ imperatricis. » Irène, mère de Constantin V.
- ↑ Michel Ganglianos, « Michael, cognomento Ganglianos ». D’après les Annales Laurissenses, il aurait été auparavant gouverneur de Phrygie, « patricius quondam Frigiæ ».
- ↑ « Theophilus, presbyter de Blachernis. » Blaquernes, l’un des faubourgs de Constantinople qui renfermait le palais de Blaquernes.
- ↑ À la suite d’une sédition, Constantin VI eut les yeux crevés par ordre de sa mère au mois d’août 797.
- ↑ Sisinnius, frère du patriarche Tarasius, avait sans doute été fait prisonnier en 788 dans la bataille livrée aux Grecs par Winigise en Italie (Annales d’Éginhard, année 788).
- ↑ Clisipone. On a, dans Éginhard : « Apud Olisiponam civitatem » ; c’est la ville de Lisbonne.
- ↑ L’auteur des Grandes Chroniques a fait une suite de confusions dans la traduction d’Éginhard ; il prit manubiis (dépouilles) pour le nom d’un peuple et loricis (cuirasses) pour des courrois de cuir. « Munera deferentes quæ ille de manubiis, quas victor apud Olisiponam civitatem a se expugnatam ceperat, regi mittere curavit, mauros videlicet septem cum totidem mulis atque loricis. »