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Cependant les derniers vers du poème semblent accuser chez l’auteur une autre intention, celle de glorifier le génie grec.

— Ô Vierge, dit le divin Taureau à la jeune fille, ne crains rien,


Je suis le Roi des Dieux, le Kronide lui-même,
Descendu de l’immense Éther à tes genoux !
Réjouis-toi plutôt, ô Fleur d’Hellas que j’aime,
D’être immortelle aux bras de l’immortel Époux !

Viens ! Voici l’île sainte aux antres prophétiques
Où tu célébreras ton hymen glorieux,
Et de toi sortiront des Enfants héroïques
Qui régiront la terre et deviendront des Dieux !


Dans cette jeune fille qui porte le nom de notre continent et que le ravisseur arrache à l’Asie, sa patrie, pour l’emmener en Crète, où elle deviendra mère d’enfants héroïques, est-ce que le poète n’a pas symbolisé la civilisation, transportée par les dieux d’Asie en Europe, c’est-à-dire en Grèce, comme dans un milieu plus favorable à son épanouissement ?


HÈRAKLÈS SOLAIRE. — LA ROBE DU CENTAURE[1]


On ne saurait se méprendre sur le sens de deux courtes pièces, Hèraklès solaire et la Robe du Centaure, où est racontée la mort d’Hercule sur l’Œta : la première est une page de mythologie savante, la seconde une allégorie.


  1. Poèmes antiques, XXXVI, XII.