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LE MASSACRE DE MONA[1]


Peu après avoir publié les poèmes des bardes bretons du VIe siècle, Owen Jones donna un deuxième, puis un troisième volume de vieux textes gallois sous le même titre de The Mwyrian Archaiology of Wales. Ils contenaient des poèmes, des annales, des maximes morales, des proverbes, des lois. Les plus remarqués de ces textes furent des compositions singulières en prose appelées Triades. C’étaient des sentences, où des idées, des événements, des personnages analogues étaient classés trois par trois. Il y avait des Triades juridiques. Il y en avait de théologiques et d’historiques, qui passèrent pour renfermer le plus fidèle résumé que l’on eût des croyances et des traditions de l’ancienne Bretagne : elles devinrent donc la principale source où l’on puisa pour faire l’histoire des origines des Bretons[2].

En France, trois travaux firent connaître l’intérêt des Triades : un article publié en 1818, sans nom d’auteur, par Fauriel dans les Annales philosophiques, historiques et littéraires pour rendre compte de l’Archéologie myvyrienne du pays de Galles ; un article publié par Adolphe Pictet en 1853 dans la Bibliothèque universelle de Genève et intitulé :


  1. Poèmes barbares, XIX.
  2. Les Triades historiques ont été traduites en français et commentées par J. Loth dans un appendice à sa traduction des Mabinogion (Cours de littérature celtique par d’Arbois de Jubainville et J. Loth, t. III et IV ; Paris, Thorin, 1889).