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V

DOUCEUR ET BARBARIE DE L’ÎLE NATALE


Quand le poète écrivit et publia l’Aurore, le Bernica, la Ravine Saint-Gilles, le Manchy, il n’avait certainement pas l’intention de nous présenter son île natale comme un pays barbare[1]. Il nous la présentait plutôt comme un paradis.

Il ne l’avait jamais oubliée[2].

Elle était souvent dans les Poèmes Antiques, sans que le lecteur en fût averti. C’était, en effet, baeucoup d’après la physionomie pittoresque de l’île Bourbon, qu’il avait imaginé celle de la Grèce[3]. Et, certes, il

  1. L’Aurore a été composée, d’après M. Leblond, en 1857, mais sans qu’il en donne la preuve. Le Manchy et la Ravine paraissent dans les Poésies Nouvelles en 1858 ; Le Bernica, le 15 mai 1858 dans la Revue Contemporaine.
  2. Voir Virginie Demont-Breton, Les maisons que j’ai connues, Paris, Plon, 1927, t. II, p. 129.
  3. C’est ce qu’a bien montré M. Leblond, p. 432. — C’est aussi ce qu’a bien vu M. H. Foucque, Discours prononcé au Lycée Leconte de Lisle, le 22 octobre 1918, à l’occasion du Premier Centenaire du poète : Saint-Denis, 1918. — Voir encore ; Gaston Deschamps, La Vie et les Livres, 2e série, p. 206.