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jeux d’ombre et de lumière, uniquement curieux du mot exact, de l’image pittoresque, du rythme sonore, Sa poésie n’atteint point l’âme des choses ; laborieuse et plastique, elle ne s’attache qu’à leur surface. »

À défaut de vers qui les animent, le critique découvre du moins dans les paysages de Leconte de Lisle des vers qui ouvrent des horizons immenses, ou qui provoquent l’âme au rêve, comme ceux-ci, qui sont si simples :


Et dans le ciel couleur de perle
La lune monte lentement.


Il n’y eut peut-être rien de plus dans la conférence de Ferdinand Brunetière (17 mai 1893) que ce qu’on avait déjà vu dans les articles de Lemaître et de Bourget : là, de nouveau, l’auteur des Poèmes Barbares fut proclamé et un véritable historien et un naturaliste très averti ; là, il fut, de nouveau, loué d’avoir réalisé admirablement l’accord de la poésie et de la science. Beaucoup de citations, empruntées pour la plupart aux Poèmes Barbares, éclairaient la thèse du conférencier, et son éloquence, il m’en souvient, suscita aux poèmes qu’il lisait et commentait des applaudissements répétés, les plus chauds sans doute qui aient jamais salué des vers de Leconte de Lisle[1].


Parmi les études publiées sur Leconte de Lisle dans

  1. Évolution de la poésie lyrique, 1894.