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vidés, d’étalons cabrés, d’éclairs lancés par des boucliers.

Aussi barbare que le loup Fenris ou le serpent Midgard des Scandinaves est cette Gorgo, qui, ayant des reptiles tordus au front, aboie, grince des dents, vole sur la plaine où le sang exhale ses buées.

Mais la mythologie scandinave a-t-elle imaginé des dieux aussi barbares que ces Olympiens qui abandonnent tous leur palais pour bondir joyeusement dans le combat des hommes ?


Et voici que la troupe héroïque des Dieux
Bondit dans le combat du faîte des nuées.

L’Ékhidna d’Hésiode vaut en barbarie tous les monstres de l’Edda, Ékhidna, monstre horrible et beau,


Ékhidna, moitié nymphe aux yeux illuminés,
Moitié reptile énorme écaillé sous le ventre.


Le fils est digne de la mère. C’est Kerbéros aux cinquante mâchoires,


Qui, toujours plein de faim, le long des ondes noires,
Hurle contre les morts qui n’ont point de tombeau.


Et le poète raconte comment le monstre se pourvoyait de chair crue.