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IX

LA BARBARIE D’ISRAËL


C’est seulement en 1860 que le peuple d’Israël entre dans la poésie de Leconte de Lisle[1]. Il y entre sous les auspices de Renan, à qui est dédiée la Vigne de Naboth.

Renan avait sans doute inspiré le poème. Il avait écrit, en effet, dans ses Études d’histoire religieuse, en rendant compte de l’Histoire du peuple d’Israël par Ewald[2] : « Les plus belles pages du livre de M. Ewald sont celles où il expose le caractère et le rôle d’Élie. Ce géant des prophètes, par sa vie anachorétique, par le costume particulier qu’il portait, par sa retraite invisible dans les montagnes, d’où il ne sortait, comme un être surnaturel, que pour porter ses menaces et disparaître aussitôt, tranche fortement avec la physionomie plus simple des prophètes anciens de

  1. Revue Contemporaine, 30 novembre 1860.
  2. Gœthingen, 1854.