VII
LA BARBARIE DU MOYEN ÂGE
Peu avant le discours de réception de Leconte de Lisle, Anatole France prédisait qu’il y aurait dans ce discours « un morceau sur le Moyen Âge » ; il devinait que le morceau serait « concis et violent »
Il ne s’était pas trompé. Le morceau annoncé était dans le discours ; il était concis et violent. En quelques mots, Leconte de Lisle flétrissait « les noires années du Moyen Âge, années d’abominable barbarie, qui avaient amené l’anéantissement presque total des richesses intellectuelles héritées de l’antiquité, avilissant les esprits par la recrudescence des plus ineptes superstitions, par l’atrocité des mœurs et la tyrannie sanglante du fanatisme religieux. »
Quand on a relu ce passage du discours de réception à l’Académie, on ne s’étonne pas que le Moyen Âge ait fourni aux Poèmes Barbares des vers aussi noirs. On ne s’en étonne pas, mais on regrette qu’il ne leur