Page:Vialla de Sommières - La nation aux gardes-françoises, 1789.djvu/16

Cette page n’a pas encore été corrigée

un instant résister ; mais tout tremble à leur aspect, et tout promet leur triomphe ; et de tels soldats sont des lâches !
D’après un exploit aussi mémorable, peut-on, sans la plus grande injustice, soupçonner les soldats de refuser leurs bras et leurs armes à la défense d’un Monarque si cher au peuple français ? Pense-t-on qu’ils trembleraient à la vue de l’ennemi ?
Lâches vous-mêmes, qui avez tâché, mais sans succès, de les diviser avec moi, parce que vous redoutiez nos efforts réunis ; qui avez soufflé, mais en vain, le poison de la discorde entre une mère et ses enfants ; qui avez fait jouer, mais sans fruit, tous les ressorts pour les perdre.
Lâches vous-mêmes, qui avez ordonné de les désarmer pour leur ôter tout moyen de me secourir.
Lâches vous-mêmes, qui, perdant l’espoir abominable de les détruire à force ouverte, n’avez pas rougi d’user d’un moyen le plus inouï, le plus noir, le plus scélérat… Si la Providence ne veillait sur eux,