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ils ont coopéré avec les généreux citoyens.
La Bastille [1] ! oui, la Place la plus forte que nous ayons en France, et devant laquelle les armes d’un de nos Rois ont éprouvé trois ans d’obstacles sans être suivis d’aucun succès.
C’est là qu’on les vit animés d’une audace guerrière, portant un cœur intrépide, une main redoutable contre les ennemis de leur Prince et de son peuple, tenter, franchir tous les obstacles.
Les cris plaintifs et redoublés de quelques malheureux, qui s’y étaient introduits sur la parole d’un Gouverneur perfide, la nature, leur cœur les avertit qu’ils sont trahis ; alors leurs yeux étincellent de rage ; leur sang bouillonne ; leur courage s’enflamme, l’amour de la patrie, celui de la gloire… : ils brisent, ils renversent tout ce qui s’oppose à leur passage ; fiers, ils s’avancent au milieu d’une milice fort considérable, qui ose

  1. Nous apprenons dans ce moment, que le brave Grenadier, qui le premier entra dans cette forteresse et s’empara du Gouverneur, est mort de ses blessures.