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elle ne nuit pas à mes intérêts, pourquoi ose-t-elle penser que j’arme contre elle mes dociles enfants ? Qu’a-t-elle tant à craindre ?
Quelle fausse politique, je le répète ! l’appareil seul des troupes qui arrivaient journellement aux environs de la Capitale, n’était-il pas capable de provoquer l’esprit de faction. « Pourquoi ces Soldats, se demandait-on tout bas ? pour qui ? contre qui ? Est-ce pour la personne du Roi ? Qu’a-t-il à craindre ? Les ennemis du dehors ? Nos bras sont armés ; ceux du dedans ? Nos cœurs ne sont-ils pas pour lui une barrière plus impénétrable que les plus solides remparts ? »
Une disette alarmante, augmentée par la consommation journalière de ces troupes, bientôt ne laissait aux Parisiens d’autre espoir que celui de trouver dans les bras d’une mort affreuse, le terme consolant des maux les plus inouïs…
Et l’on voulait que mes Gardes-françaises tournassent leurs armes contre moi !