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teur a-t-il donné à sa créature une législation immuable au milieu des transformations permises à sa liberté ? L’humanité a-t-elle eu tort de croire depuis dix-huit cents ans que Jésus-Christ est le Dieu vivant et éternel ? A-t-elle eu tort de croire que ce Dieu a constitué un sacerdoce dont il est le chef unique, permanent et infaillible dans la personne du Pape, appelé pour cette raison le vicaire de Jésus-Christ ? L’humanité, qui a cru cela, ne le croit-elle plus ? Abjure-t-elle Jésus-Christ, ou formellement en lui niant la divinité, ou implicitement en déclarant que sa divinité s’est trompée et a trompé le monde, et qu’il n’a pas institué d’Église et n’a laissé, sous ce nom, qu’une œuvre transitoire à laquelle il a fait des promesses caduques dont l’esprit humain connaît aujourd’hui l’avortement ? Enfin, quand le Pape arraché du trône, relégué dans la sacristie, sujet obscur d’un petit roi vassal lui-même de son peuple et de ses