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lique, enfant de l’Église, enfant soumis ; mais aussi, homme de ce siècle, membre de l’humanité vieillie et mûre et en âge de se gouverner elle-même. Aux arguments tirés de l’histoire, il répondait que l’humanité vieillie est un monde nouveau, en présence de qui l’histoire ne prouve plus rien ; ce qui ne l’empêchait pas d’exploiter lui-même l’argument historique, lorsqu’il en trouvait l’occasion. Aux paroles des saints Pères, tantôt il opposait d’autres paroles, tantôt il disait que les saints Pères avaient parlé pour leur temps, que nous devons penser et agir comme au nôtre. Devant les textes de l’Écriture, il avait la même ressource : ou il arrachait des textes qui semblaient contraires, ou il fabriquait une glose à l’appui de son sens, ou enfin cela était bon pour les Juifs et leur petit État particulier. Il ne s’embarrassait pas davantage des bulles dogmatiques de la « Cour romaine » : la bulle Unam Sanctam, de Boniface VIII, le fit sourire ; il prétendit qu’elle avait été re-