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mot de français, lui qui, d’après ses récits, serait resté jusqu’à vingt-cinq ans interné dans diverses prisons françaises ! On fut obligé de lui donner un professeur[1]. En revanche, il connaissait parfaitement bien l’allemand, ce qu’il essayait d’expliquer en disant qu’il l’avait appris en Vendée, après sa sortie du Temple. Cette explication, l’auteur de la Survivance du Roi-martyr l’a répétée à la page 48 de son roman, écrit en 1880. Mais depuis, la Légitimité a trouvé mieux que cela. Elle déclarait, dans son numéro du 6 janvier 1884, que c’était Marie-Antoinette qui avait enseigné la langue allemande à son fils. La Survivance et la Légitimité feraient bien de se mettre d’accord.

Il est positif que, malgré son ignorance du français, Naundorff ne tarda pas à recruter un certain nombre de partisans. Il y eut d’anciens émigrés, d’anciens serviteurs de Louis XVI, qui le reconnurent. Ici, j’arrive au second point, à la seconde objection.

Je remarque en premier lieu, que les personnes qui attachent tant de valeur à ces reconnaissances, haussent bien haut les épaules,

  1. La Légitimité peut d’autant moins nier cette ignorance de la langue française, qu’elle-même a reproduit, en son numéro du 26 avril 1885, une lettre de Naundorff qui débute ainsi : « Je ne plainde pas, parce que mes amis fidèle partachent mon chagrin et mes peines. » On lit plus loin : « Je vous envoyée la répons sur l’affair..., moi, je ne peu pas partir avant que je n’ai deux mille et sinq cents francs encore. » Cette lettre est datée du 1er juillet 1834. Il y avait deux ans que Naundorff était arrivé à Paris et qu’il apprenait le français avec ardeur !