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personnes qui avaient vu ce dernier, qui même l’avaient fréquenté à Versailles, aux Tuileries, je croirai obstinément que Naundorff était le fils de Louis XVI. Telles sont les deux difficultés que m’invite à résoudre ce rara avis, en français : ce merle blanc, c’est-à-dire un naundorffiste poli et sachant l’orthographe. Ma réponse prendra le restant de ce chapitre.

Sur le premier point : la question d’origine, je dis tout d’abord à l’auteur de la lettre, qu’il est considérable le nombre d’individus, de condamnés, de repris de justice, dont l’identité n’a jamais pu être établie. Je ne remonterai pas bien haut ; je prends un seul exemple tout récent, qui a soulevé une assez grande émotion pour que mon correspondant ne l’ait pas encore oublié : Qu’était-ce que Campi ? Certes, les moyens d’information que possède la justice sont aujourd’hui très puissants. Toutefois, malgré une enquête longue et minutieuse, le mystère dont s’enveloppait cet assassin n’a pas été dissipé ; Campi est mort sur l’échafaud, sans qu’on ait trouvé son vrai nom. Qu’en dit l’auteur de la lettre ? S’il se piquait de logique (mais c’est un naundorffiste !) il devrait ranger Campi parmi les descendants de Louis XVI.

Et que pense-t-il de Richemont ? On a pu le voir dans le chapitre VI : l’origine de Richemont n’a jamais été sûrement établie. En 1850, l’Univers citait un long travail du marquis de Mirville. M. de Mirville, après de nombreuses recherches, très habiles, très consciencieuses, concluait : « Richemont, c’est Perrein ! » De