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Quant à la mort de Louis XVII, au Temple, M. Bailly, qui n’ose point en parler, d’après la fable que l’on colporte, déclare au contraire, à plusieurs reprises, qu’il y croit formellement. Notez qu’à cette époque, on n’avait pas encore recueilli toutes les preuves que j’ai pu donner. De plus, il y a une chose qui embarrasse un peu M. Bailly, c’est la fameuse « proclamation » de Charette à ses officiers, pour leur annoncer l’évasion du Dauphin. Il ne s’explique pas cette prétendue proclamation, et se borne à penser que, sans doute, l’incontestable bonne foi de Charette avait été surprise par des fausses nouvelles. Depuis, le roman de Regnault-Warin a été exhumé, et l’on connaît maintenant l’origine de cette pièce apocryphe.

L’« origine » ! Ce mot me rappelle une des rares lettres polies que j’aie reçues de naundorffistes. À celui qui interroge en termes convenables, on peut répondre. Je le ferai avec d’autant plus de plaisir, que cette réponse me permettra d’insister sur certains détails qui ne sont pas, à mon avis, sans intérêt.

Dans la lettre susdite, voici, en substance, les deux objections qui m’étaient présentées : Tant que l’on n’aura point, premièrement, établi d’une façon péremptoire l’origine véritable de l’homme que vous traitez de juif prussien, tant que l’on n’aura point, secondement, expliqué grâce à quel prodige un imposteur aurait pu se faire aussi aisément reconnaître pour le Dauphin par des