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objet. Les démarches de Naundorff devenaient d’ailleurs, pour les membres de la famille déchue, une source d’outrages chaque jour plus abondants et plus graves. Le prétendant envoyait à Mme la duchesse d’Angoulême ambassades sur ambassades, et ses agents, qu’on leur eût ouvert ou fermé la porte, publiaient dans l’âpreté de leur étrange conviction des rapports également propres à blesser cette femme si illustre, si digne de respect et si amèrement abreuvée. Naundorff était étranger ; il fut enlevé, déposé quelque temps à la préfecture, puis transporté en Angleterre où il est maintenant... On a dit que cet exil n’était pas légal ; c’est possible, mais je le trouve assez sage, par les raisons que je viens de dire, et je l’absous pour ma part à cause de cela... »

Louis Veuillot raconte ensuite que « Naundorff, depuis qu’il est à Londres, a publié sa vie, écrite par lui-même. Il y a joint des pièces justificatives, etc. ». Et l’auteur des Pèlerinages continue ainsi : « Un amateur de curiosités, comme il s’en trouve beaucoup en Suisse, m’a prêté ces paperasses : il m’est arrivé un matin d’y fourrer le nez, et, tout ce que je puis dire, c’est que, malgré mon grand mépris pour les Mathurin Bruneau, j’ai tout lu. Belle mine pour les auteurs de mélodrame qui naîtront dans vingt ans. Il y a là certainement un des romans les plus étranges qu’on ait fabriqués. Le merveilleux y abonde, le surnaturel y éclate... Il y a des prophéties,