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les colporteurs de ces deux fables trouvent un certain nombre de dupes, principalement parmi les personnes crédules, ignorantes et naïves, où se sont recrutés, pour les quatre cinquième au moins, les partisans des Naundorff.

J’ai l’avantage de posséder la collection de l’Univers et la première édition des Pèlerinages de Suisse. Je vais donc pouvoir, – j’y vois une certaine utilité, – montrer que, sur ces points comme sur tous les autres, les affirmations de ces gens-là ne méritent aucun crédit.

Je prends d’abord les Pèlerinages de Suisse, première édition. On y trouve, c’est vrai, un chapitre consacré à Naundorff. Ce chapitre, c’est encore vrai, a disparu des éditions suivantes. Louis Veuillot, toujours si difficile pour ce qu’il écrivait, a jugé simplement que cette page ne rentrait point dans le cadre du livre, et, bien qu’elle fût charmante d’ironie et de finesse, il l’a supprimée, comme un Crésus écarterait un diamant mal serti. Ce n’est pas là, d’ailleurs, un fait exceptionnel. Louis Veuillot a émondé ainsi plusieurs de ses ouvrages. Il ajoutait quelquefois, et souvent effaçait.

Je voudrais le citer en entier, ce chapitre, aujourd’hui pour ainsi dire inconnu, pour ainsi dire inédit. Mais, il n’a pas moins de douze pages, et je n’ose pas allonger mon travail d’une reproduction de cette étendue. Aussi, j’en donne seulement quelques extraits.

Il est intitulé : La famille d’un Prétendant. Louis Veuillot raconte en premier lieu qu’on voit, non loin de Vevey, « un beau château