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parut en 1850. Seule, elle dit ce que Richemont a voulu dire. Richemont, en effet, ainsi que Naundorff d’ailleurs, se butant constamment à de nouvelles impossibilités, à de nouvelles contradictions, à de nouveaux démentis, se corrigeait sans cesse. Il n’en avait point le droit, pas plus que Naundorff. Comme le remarque très justement M. de La Sicotière, « s’agissant de faits personnels, les erreurs ne leur étaient pas permises, et les contradictions, ou les rétractations qui honorent parfois la sincérité de l’historien racontant des circonstances auxquelles il a été étranger, suffisaient pour condamner la leur sans retour ».

Je dois dire tout de même quelques mots de cette Vie de Mgr le duc de Normandie. Il n’y est plus question du cheval à soupirail, et puis ce n’est pas, comme dans les premiers Mémoires, en juin 1794, que le Dauphin s’est évadé, mais au mois de janvier de la même année, le 19, jour fixé pour le départ des époux Simon. Je cite les premières lignes du résumé très exact que M. de La Sicotière fait des inventions suprêmes de l’imposteur :


 « Le héros, caché sous un paquet de linge sale, est enlevé du Temple par Ojardias. Ojardias a pour complice la femme Simon et, – révélation nouvelle ! – Simon lui-même. Un enfant, muet et souffrant, introduit dans le corps d’un cheval de bois, est laissé à sa place. Frotté... »

Notez bien que dans les premiers récits de