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mêlé à des intrigues et à des intrigants de toute nuance, légitimistes, républicains et même bonapartistes. Sa vie était débauchée et crapuleuse. »

La licence de ses mœurs ne l’empêcha point, toutefois, de recruter un grand nombre de partisans, que, chose peut-être plus extraordinaire encore, la licence de ses opinions ne lui fit pas perdre. Il faut savoir, en effet, qu’en 1831, dans son premier factum, intitulé : Mémoires du duc de Normandie, fils de Louis XVI, écrits et publiés par lui-même, Richemont « se donnait pour un combattant de juillet, et promulguait une constitution dont le suffrage universel, l’électivité de toutes les fonctions et la séparation de l’Église et de l’État devaient être la base ». On voit que « le fils de Louis XVI » allait assez loin. C’était une belle entrée en scène. Les Mémoires, d’ailleurs, constituaient ce qu’on peut imaginer de plus insensé. « Un chef-d’œuvre d’ignorance et d’effronterie, un véritable défi au bon sens et à la vérité », dit avec raison M. de La Sicotière. Richemont y racontait qu’il avait été enlevé du Temple en juin 1794, et que la femme Simon s’était prêtée à cet enlèvement. – Elle n’était plus au Temple depuis six mois ! Desault (il écrivait Dussault), s’étant aperçu de cette substitution, le Directoire l’avait fait empoisonner. – Le Directoire n’entra en fonctions que cinq mois après la mort du chirurgien Desault !...

Mais ce qui est inouï, ce qu’il faut citer sans passer une ligne, c’est la description du cheval de bois qui emporta le Dauphin :


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