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pouvait s’appeler Claude Perrein, né en septembre 1786, à Lagnieu (Ain), et fils d’un boucher : erreur bientôt rectifiée ». Se nommait-il Henri-Éthelbert-Louis-Victor Hébert ? on a des raisons pour le penser, mais cela n’a pas été démontré. En tout cas : Giovanni, de France, baron Augustin Picted, Legros, baron Bénard, comte de Saint-Julien, colonel Lemaître, Henri de Transtamare, prince Gustave et baron de Richemont, de tous ces noms qu’il s’était successivement donnés, aucun ne doit être le véritable, et le dernier, celui sous lequel il fut surtout connu, et par lequel je le désignerai, certainement ne l’est pas.

Dans la vie de cet imposteur, le plus loin que l’on puisse remonter, c’est jusqu’en 1821. À cette époque, il était en prison à Milan, et l’on tient de Silvio Pellico, qui s’y trouvait à la même date que Richemont, se disait déjà le duc de Normandie. Sorti de prison en 1824, Richemont vint en France. Il lui arriva plusieurs aventures, que je ne raconterai point. Il faut en signaler une cependant : un nouveau séjour en prison, celui-ci de trois mois seulement, causé par une banqueroute. « Dès 1828, écrit M. de La Sicotière, il adressa, paraît-il, soit aux Chambres, soit à quelques-uns de leurs membres individuellement, des pétitions pour réclamer, sinon le trône, du moins la qualité d’enfant de Louis XVI. Il recommença après la Révolution de 1830, et à partir de cette époque jusqu’à son arrestation (1833), on devait le voir à Paris, à Grenoble, à Lyon,