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CHAPITRE VI

Richemont.




Le grand argument de Richemont, l’argument que l’on retrouve dans tous ses écrits, et qui fut sa principale, parfois même son unique réponse, quand on le prenait en flagrant délit de mensonge, quand on le mettait en pleine contradiction, quand on lui prouvait, clair comme le jour, que le duc de Normandie était bien mort au Temple, quand on le poursuivit en justice, au mois d’octobre 1834, etc., etc., consistait dans la phrase suivante : « Si je ne suis pas Louis XVII, écrivait et s’écriait ce faux dauphin, dites-moi donc qui je suis ? » L’objection n’avait pas une grande portée, elle n’avait même pas de portée du tout, car Richemont n’est point le seul individu, qui ait été condamné par les tribunaux, malgré l’insuccès des recherches relatives à l’identité ; mais enfin, en la prenant pour ce qu’elle valait, on doit reconnaître que jamais il ne fut possible de lui opposer une réponse satisfaisante. Richemont est mort voici trente-deux ans, et depuis le décès, pas plus que du vivant de cet homme, son vrai nom n’a été retrouvé. Un moment, « on a cru, dit M. de La Sicotière, qu’il