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récitaient, en y ajoutant quelques broderies, les mêmes sottises qu’avaient récitées Hervagault et Bruneau, et qu’allaient réciter Richemont et Naundorff ?

Bicêtre a renfermé dans ses murs une demi-douzaine de faux Louis XVII. J’ai dit tout à l’heure qu’Hervagault y mourut. C’est là que moururent aussi, en 1836, un ancien clerc de notaire, puis, un peu plus tard, Junt, un ancien secrétaire d’ambassade, qui se prétendaient chacun le duc de Normandie. Et ces deux « malheureux n’étaient pas seuls, rapporte M. de La Sicotière, à rêver à Bicêtre la couronne de France. Ils avaient pour compagnons de détention trois autres Louis XVII, deux Louis XVI, un Napoléon, et un charcutier qui, à cause de son obésité, déclarait être Louis XVIII ! ».

En 1849, on parla beaucoup d’un certain Éliézer Williams, aux trois quarts sauvage et se disant prêtre, qui vivait dans l’Amérique du Nord, affirmait à qui pouvait l’entendre qu’il était le Dauphin qu’on croyait mort au Temple, et racontait avec le plus grand sérieux qu’en 1841 le prince de Joinville, lors de son voyage d’exploration en Amérique, l’était venu trouver, « lui avait solennellement révélé qu’il était, lui, Williams, le fils de Louis XVI », et lui avait demandé, moyennant « l’assurance d’un établissement princier en France ou partout ailleurs, et la restitution de toutes les propriétés de sa famille », d’abdiquer au profit de Louis-Philippe. Noblement, Williams avait refusé