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emprisonné de nouveau et la douleur qu’il ressent lui donne une fièvre ardente. Le malheureux, au bout de trente-six heures d’un délire effrayant, expire au milieu de ses transports. »|2}}


Telle est l’œuvre de Warin.

Le premier qui en profita fut Hervagault. Ce jeune homme avait la manie de s’attribuer une illustre origine. « Fils d’un petit tailleur de Saint-Lô, à l’âge de quatorze ans, il avait déserté la boutique de son père pour courir le monde. » Il se donnait, soit pour un Montmorency, soit pour un Monaco, soit pour un Longueville. Emprisonné une première fois à Châlons, en 1798, il le fut bientôt une seconde fois, à Vire. Là, dit M. de La Sicotière, on lui prêta l’ouvrage de Regnault-Warin, qui venait de paraître.


{{g| « L’étude attentive de ce roman lui suggéra l’idée de s’en approprier les principaux détails et de se faire passer définitivement pour le Dauphin. C’est en Champagne qu’il revint chercher des dupes. Elles s’offrirent d’elles-mêmes. À Châlons, à Vitry, le prétendu Dauphin trouva moyen de se former une petite cour de serviteurs, dont la plupart, même ceux qu’il avait dépouillés, lui restèrent fidèles jusqu’à sa comparution devant la police correctionnelle..., et même au-delà. Dans le nombre brillaient : un M. de Bournonville, ancien garde du corps ; une dame Saignes, marchande, dont le dévouement excessif fut taxé de complicité et lui valut une condamnation