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au fourreau et dit avec autant de grâce que de sensibilité : Je l’aime mieux là ! ».

Mais, hélas ! le lendemain, des émissaires de la Convention se présentent. Ils viennent traiter de la paix. Il s’agit de la paix de La Jaunaye, signée en février 1795, c’est-à-dire quatre mois avant l’époque où l’auteur place son récit ; seulement ces détails ne gênent ni Regnault-Warin, ni les Hervagault, les Richemont, les Naundorff, etc. La première chose que demandent les émissaires, c’est qu’on leur remette le Dauphin. Grand, noble et généreux, Charette s’indigne. Honte ! son état-major ne s’indigne pas ! Il est si fatigué de la guerre, que, pour avoir la paix, il consent à livrer Louis XVII. Alors le général fait un « discours à ses officiers afin de les retenir dans le devoir ». C’est ce discours qui est devenu, sous la plume hardie des partisans de tous les faux dauphins, l’une des deux fameuses proclamations de Charette à ses troupes pour leur annoncer l’arrivée du roi, et les exhorter à redoubler de courage. La seconde n’a pas une origine plus sérieuse.

L’éloquence de Charette, soufflée par Regnault-Warin, ne touche pas le cœur de ses officiers. Ils persistent dans leur coupable résolution. Alors le chef vendéen « croit prudent de transporter le prince en Amérique », raconte M. de La Sicotière, résumant le romancier.


{{g| « Une corvette est frétée à cette intention, sous pavillon danois. Le Dauphin y est embarqué. Mais elle est bientôt attaquée et prise par une frégate républicaine. Le Dauphin est reconnu,