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commissaires, se rend l’ami des gardiens. Bref, il s’introduit dans la prison. Une fois là, il ne temporise pas. Le second émissaire de Charette (car il y a un second émissaire, mais l’auteur n’en dit point le nom) « s’est procuré, en semant beaucoup d’argent, un jeune orphelin, de l’âge, à peu près de la taille et de la couleur du Dauphin ; ils ont versé dans sa boisson de l’opium... et l’ont inséré dans le corps creux d’un cheval de bois, destiné aux délassements du prince ». Ce cheval, renouvelé des Grecs comme le jeu de l’oie, est amené jusqu’auprès de Louis XVII. Là, on entr’ouvre le noble coursier, qui devait être d’une assez jolie taille, on retire l’orphelin, on le remplace par l’enfant royal, puis on referme la bête. Cette opération n’a point souffert de difficultés. Felzac prend alors le cheval sous son bras, passe devant les gardiens, les commissaires, tout le personnel enfin, et sort tranquillement du Temple. Une fois dehors, on met le précieux animal au galop... dans une voiture, et en route pour la Bretagne !

Après diverses péripéties, on arrive à Fontenai[sic], que l’auteur place en Bretagne et à soixante lieues seulement de Paris ! L’armée de Charette, qui n’occupait plus cette place depuis deux ans, s’y trouve tout de même par la volonté de Regnault-Warin ; elle accueille le prince à bras ouverts. Charette, suivi de ses officiers, « vient recevoir le jeune roi et déposer aux pieds de Sa Majesté le glaive tiré pour sa querelle ». Louis prend « ce fer, s’empresse de le remettre