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entremêlé de l’amour du jeune Fitz Aland, son élève, pour Marie-Thérèse (depuis duchesse d’Angoulême), de Toulan pour la reine, de déguisements et d’intrigues, etc. Mais bientôt Edgeworth se lasse de raconter, et ce sont des pièces soi-disant authentiques qu’il communique à son interlocuteur : Rapport de Manuel sur une prétendue négociation avec le roi de Prusse ; Mémorial des derniers jours de Louis XVI, extrait des Tablettes de Malesherbes ; Manuscrit de Marie-Antoinette, où elle retrace notamment la cérémonie mystérieuse du sacre du jeune Dauphin dans la tour du Temple ; Testament, absolument apocryphe, de Marie-Antoinette... ; Journal de Desault... Ce prétendu journal n’est qu’une peinture très boursouflée des soins et des agréments dont le jeune prince aurait été entouré dans les derniers temps de sa captivité. Il aurait conçu une très vive affection pour un élève du nom de Cyprien qui accompagnait Desault dans ses visites. Cyprien était lui-même fort lié avec un nommé Felzac, « jeune homme d’environ vingt-cinq ans, d’une physionomie remarquable par son originalité », se disant aussi étudiant en médecine. »

J’arrête la citation. Ne le pressentez-vous point ? Ce Felzac n’est pas un étudiant en médecine, mais un émissaire de Charette. Charette l’a envoyé à Paris pour faire sortir le Dauphin du Temple. Felzac est un rusé. Il trompe Desault, joue Cyprien, se lie avec les