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secours de ceux qui avaient attendu un peu pour entrer dans cette carrière, et, sans avoir, d’ailleurs, prévu ce résultat, leur donner l’explication et l’histoire, en faisant paraître un ouvrage « tout mouillé de larmes, tout gonflé de métaphores et d’absurdes imaginations », bref, dans le goût de l’époque. C’est de ce livre, inventé depuis le premier mot jusqu’au dernier, et présenté comme un roman par Regnault-Warin, rempli d’erreurs géographiques et historiques, de contradictions, d’invraisemblances, que tous les individus qui vont défiler ont tiré leurs boniments. Richemont n’y a pas manqué, et Naundorff, comme les autres, l’a copié avec une exactitude presque absolue. Je dis « presque absolue », parce qu’ils ont tous modifié la fin, l’auteur faisant mourir son héros quelques mois après qu’il s’est échappé.

Il me semble que je dois donner une idée de ce livre :

Le Cimetière de la Madeleine se compose, écrit l’historien des faux Louis XVII, « d’une série d’entretiens nocturnes, dans l’enceinte du cimetière de ce nom, entre l’auteur et l’abbé Edgeworth de Firmont, le saint et courageux prêtre qui avait assisté Louis XVI... C’est une romance sur la Rose et le Lys, imprudemment chantée par l’abbé, qui fait découvrir à son interlocuteur l’asile de ses méditations solitaires... ».

« Edgeworth raconte d’abord les premiers événements de la Révolution et le séjour de la famille royale au Temple... Le tout est