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vint la voir à cette époque), « le prince entra accompagné d’un nègre, la salua en portant la main à son cœur et en lui faisant signe de garder le silence, et, arrivé à son lit, il dit : “Je vois qu’on ne m’avait pas trompé” ».

Elle assure en août 1817 « qu’elle le reconnut non seulement au premier aspect, mais à divers gestes de vivacité, auxquels il se livra pour l’engager à ne pas trahir l’incognito qu’il avait intérêt à garder et qui lui rappelèrent ceux qui lui échappaient lorsqu’il était sous sa garde ».

On le voit, de 1816 à 1817, le doute s’est changé en certitude et la conjecture en affirmation. De nouveaux détails sont venus s’ajouter aux premiers. Comme le dit M. Bertin : « Qui ne sent, dans ces visions amplifiées et embellies d’une année à l’autre, que le témoin s’ingénie à justifier l’importance qu’on lui accorde et à se donner des titres à la reconnaissance de la famille royale. » Et c’est sur de pareilles billevesées que s’appuient, fièrement, ceux qui refusent d’accorder une autorité quelconque aux dépositions de Lasne, de Gomin et de tant d’autres personnes ! La mégère, complice du hideux Simon, l’aide du bourreau dont les sévices rendirent le malheureux petit prince malade et précipitèrent sa mort, est plus digne de créance que trente témoins honorables !

Mais au sujet de la maladie du fils de Louis XVI, les partisans des faux dauphins