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commis cette grosse erreur de fait ? La femme Simon. Du coup, l’on voit quelle confiance on peut mettre dans les fameuses réponses de cette mégère aux questions qui lui furent posées, lors des enquêtes de 1816 et de 1817. D’ailleurs, il suffit de rapprocher ces dépositions les unes des autres pour montrer qu’elles n’ont aucune valeur.

Ainsi, en novembre 1816, la femme Simon déclare que « la veille du jour où la mort du jeune prince fut annoncée dans les papiers publics, elle vit, se trouvant à l’école de chirurgie, passer la voiture du blanchisseur employé au Temple ; qu’elle reconnut une manne ou panier dans lequel on aura pu introduire un autre enfant destiné à être substitué au jeune prince qu’elle dit avoir été enlevé à cette époque ».

En août 1817, elle affirme « qu’elle ne doute nullement qu’il ait été enlevé de la prison du Temple parce qu’elle fut informée dans le temps, par le cuisinier de la prison, et de ce fait et de la translation au Temple d’un enfant rachitique et contrefait, qu’elle avait elle-même vu sortir de l’école de médecine dans un panier qu’on avait chargé sur une voiture de linge sale ». Il fallait que ce panier fût bien mal fermé, ce qui était d’une prodigieuse imprudence !

En novembre 1816, elle raconte que, se trouvant dans une salle des Incurables (elle y avait été admise en 1796, et le fait rapporté se serait passé en 1805 ; du reste, le faux dauphin Hervagault